En route vers le caern de la Feuille Morte

Suivant les indications de ses anciens, Madden était arrivé à Paris par avion. Le voyage avait été court et luxueux, mais, par simple curiosité, il aurais aimé ouvrir le hublot ou bien une petite trappe pour humer qu'une seconde l'air pure de l'Océan en très haute altitude. C'était probablement mieux comme ça, ils n'allaient pas risquer une dépressurisation de l'appareil pour chaques imbéciles voullant renifler l'extérieur, non?

Quand il arriva a Paris, il embarqua immédiatement dans l'autobus qui s'en allait en direction de la forêt de Fontainebleau. Le voyage avait été planifié de façon à ce qu'il attende le moins possible entre les différents transfers du parcours. Après un long moment qui ne le parût pas aux yeux du jeune Garou qui examinait avec soin les moindres détails de la capitale de la mode, il finit par arriver à un arrêt qui était relativement près de la forêt. Première chose qu'il fit en débarquant de l'autobus fit de prendre une grande bouchée d'air frais des forêts de france. Il fut néanmoins un peu déçu, certes l'odeur était bonne, une multitudes de parfums agréables qui lui étaient inconnus, mais cela manquait un peu de fraicheur. Mais il fallait s'y attendre un peu en démanageant au milieu du continent. Le mieux qu'il pouvait faire était d'apprendre à aimer cet nouvel environnement. Au fond de lui, il avait déjà hâte qu'une partie de lui même s'identifie à ce nouveau millieu et qu'il en aurait la naustalgie lorsqu'il allait partir. Après tout, ce n'était pas n'importe où, c'était la terre de ses parents! S'habituant de plus en plus à l'odeur, il quitta l'arrêt de bus pour emprunter le premier sentier qui s'enfonçait dans la forêt.

Après quelques heures de marches dans un type de forêt qu'il ne connaissait à peine, il s'arrêta pour consulter la carte que son caern d'origine lui avait confié. Apparament, il était sur le bon chemin... en théorie. Pour éviter les soupçons inutiles, il avait dû emprunter un chemin plus long que la normale. Il s'arrêta pour s'assoeir sur une vielle souche pour prendre une petite pause. Il fouilla dans son sac à dos pour prendre un morceau de viande séchée, toute cette marche lui avait donné une de ces faims! Alors qu'il dégustait lentement sa collation, il contempla les environs alors qu'il se perdait dans ses pensées.

*J'espère qu'ils ont au moins l'électricité au caern... Sinon, je vais avoir de la difficulté à lire tous mes livres à partir de mon ordinateur portable! J'aurais peut-être mieux fait de trainer quelques VÉRITABLES livres... mais les quels choisir? Et ils auraient été si lourd à transporter.*

s'étirant un peu, il regarda le petit chemin qu'il avait emprunté jusqu'ici. Le voyage aurais probablement été beaucoup plus rapide et précis s'il se serait transformé en lupus pour le faire... mais comment aurait-il fait pour transporter son sac à dos ainsi que sa valise? Décidemment une fois qu'il aura effectué son rite de passage, il faudrait qu'il apprenne le rituel de dédication. C'est simple, archi-commun, mais oh combien utile! Enfin, probablement moins qu'un bon bouquin décrivant la nature locale expliquant les baies et champignons qui sont comestibles en france.

La forêt était calme et tranquille. Des petits oiseaux gazouillaient, des petits lapins furetaient, malgré la proximité de la ville tentaculaire. Tout semblait en paix.
Puis ce fut une note, au loin, puis une autre, un peu plus près, un air de Neil Young à l'harmonica. Et au bout du compte, un homme sans âge finit par apparaître aux yeux du jeune canadien, sortant d'un fourré.
Il portait un jean troué aux genoux, un t-shirt de groupe – un vieux groupe culte de heavy metal des années 80 – qui avait du pas mal vivre et un blouson de cuir élimé qui disparaissait presque sous une lourde chevelure blonde. L'homme lâcha son harmonica et dédia un sourire aux dents jaunies voire noircies à Madden.

« Ah, tu dois être la nouvelle recrue ? Rimouski, non ? L'grand nord, tout ça ? » Lui demanda-t-il d'un accent rocailleux, et d'une haleine houblonnée.

Voyant l’homme arriver, Madden se leva pour mieux faire ses salutations. En tant que nouveau venu, il devait porter une attention particulière pour ne pas passer pour un impoli. Même s’il était souriant de voir quelqu’un le guider, le jeune homme l’examina rapidement de haut en bas avant de répondre. Ce n’était pas qu’il examinait son goût vestimentaire ou bien son hygiène personnel, mais il était simplement curieux de voir à quel genre de personne il faisait affaire. Bien que son halène le dérangeait un peu, cela ne lui fit pas enlever son sourire calme. Après tout, la culture Garou était si vaste et varié qu’il était normal que les valeurs individuelles fussent placées à des endroits tout aussi variés. Cela lui donnait un petit indice qu’ils n’avaient peut-être pas l’eau courante au Caern.

« C’est exact, c’est bien moi. Même si le ‘grand nord’ mérite de moins en moins ce titre après chaque hivers, malheureusement. »

Le jeune blondinet lui présenta sa main pour faire ses présentations.

« Bien que vous êtes probablement au courant, je m’appelle Madden Chevalier, de la tribu des GlassWalkers… pardon, des marcheurs sur verre. Je suis ravi de voir quelqu’un pour m’accueillir, même si je me suis peut-être égaré de la route. »

Bien que la curiosité était là, il ne lui demanda pas s’il était un Rongeur d’os, cela aurait été totalement impoli de le catégoriser de la sorte au premier regard… et encore plus s’il avait le malheur de se tromper !

L'homme tendit une grosse patoune velue, qui aurait pu passer pour une main de glabro, au jeune louveteau, et son sourire s'agrandit. Il inspirait une aura de sympathie et de confiance, malgré son physique un peu bourru. C'était l'archétype du biker repenti en garagiste de dispensaire.

« Madden, c'est ça. Je suis Son-of-Rock, mais tu peux aussi m'appeler Robert. Ah, et je suis de la tribu des Enfants de Gaïa, même si ça ne doit pas se voir du premier abord. » Dit-il avec un « héhéhé » typique.

D'une main habile aux doigts boudinés, Robert fit disparaître son harmonica dans la poche de sa veste et sortit un vieux mégot de cigare d'une autre. Il en proposa avec simplicité au jeune garou puis lui indiqua que, sauf s'il y voyait un inconvénient, ils allaient désormais se diriger vers le caern.

Un enfant de Gaïa? Une chance qu'il n'avait pas posé cette question finallement! Néanmoins, cela lui fesait du bien de voir un membre de cette tribu en cet endroit. À son caern, les enfants de Gaïa fesait parmi des membres les plus nombreux, après les Marcheurs sur verre. En fait, l'importante implication chez GreenPeace dans ce secteur avait été une idée issue d'une entente entre ces deux tribus. Enfin, celui-ci ne partageait pas l'image stéréotypé de ses confrères, mais 'il ne fallait jamais se fier aux apparences', n'est-ce pas? Avec cette tribu dans les parages, il se sentirait probablement moins perdu sur ce 'vieux continent'.

"Je suis ravis de vous connaître Son-of-Rock. J'espère que je pourrai être d'une quelconque utilité à votre Caern."

Le visage de Madden changea en expression de surprise lorsqu'il vit le mégot de cigare. Bien qu'on ne lui ait jamais dit explicitement, il avait conclus qu'avec tous les produits chimiques qu'il y avait dans ce genres de choses, c'était clairement une invention du Vers. Cependant, lui, un enfant de Gaïa, en fumait? Même s'il parraissait étrange à première vue, il avait l'air de savoir ce qu'il faisait et parraissait si gentil. Décidément, il y avait quelque chose qui n'allait pas dans sa petite tête, il y avait probablement un détail qu'il ignorait. Alors qu'ils réflichissait à des possibilités logiques, son visage repris un air plus détendus. Hmmm... C'était peut-être un cigare fait maison sans aucun produit chimique? Ou bien, il y avait quelques petites subtilités sur la guerre contre le Vers qu'il n'avait pas encore compris à cause de son jeune âge? Et puis qui était-il pour sauter ainsi aux conclusions? Un bon philodoxe se doit d'avoir le maximum d'informations sur une situation pour la juger adéquatement...

Souriant à nouveau, l'apprenti-philodoxe leva doucement la main en guise de refus.

"Je vous remercis, mais je ne fume pas."

Hôchant d'un signe de tête, il accepta la proposition de se diriger vers le Caern. Il repris ses baggages, et suivit le motard repenti.

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