Mon Auvergne Ténébreuse

L’Auvergne est le cœur d’une ancienne chaîne de montagnes qui s’est effondrée bien avant l’avènement des dinosaures, le Massif Central. Ce vaste ensemble de hautes terres du centre de la France forme les remparts d’une citadelle difficile d’accès, isolée du reste du Monde des Ténèbres par des lieux sauvages et presque exclusivement sous le contrôle des loups-garous.

- Au nord, les monts du Bourbonnais forment une région d’élevage et d’exploitation forestière, dont fait historiquement parti le département de l’Allier. Les frontières en sont défendues activement par des rôdeurs Fiannas alors qu’on n’y trouve pourtant aucun caern d’importance ni aucune menace particulière du Ver. Le département est sain de tout vampire et ne brille pas par son nombre de mages éveillés. Par contre, on y trouve une densité extraordinaire de petites communautés roturières de changelins qui vivent ici paisiblement depuis des siècles, cachés du monde et retirés des royaumes féeriques. Les lieux enchantés sont aussi divers et nombreux qu’introuvables. Les changelins du bourbonnais ne sont pas de grands héros, même s’ils sont plutôt majoritairement sympathisant de la cour des Seelies. Ce sont des gens tranquilles, étranges du point de vue des fées. Ils sont très chauvin et aiment beaucoup leurs pays. Ils ont une langue à eux, des coutumes incompréhensibles et… une vie bien réglée, sans aventure. Pourtant, ils sont étrangement résistants à la Banalité…

- A l’ouest, Le Limousin est le mur le moins escarpé du Massif Central. C’est un pays de bocages tourné vers l’élevage. C’est aussi la partie du Massif Central la moins bien défendue contre le Ver. Ce dernier y a acquis plusieurs caerns d’importance, autour d’exploitations de gisements d’uranium protégés par le gouvernement et la Technocratie. La guerre fait rage avec les loups-garous, souvent rassemblés en septs multi tribaux, qui sont loin d’avoir toujours le dessus. Les vampires sont rares et isolés. Ce sont souvent des exilés qui tentent de se faire oublier. Il se réfugie dans de vieux manoirs campagnards et font leur loi sur de petits domaines. On peut noter une prédominance des membres du clan Gangrel qui entretiennent parfois des relations avec certains loups-garous.

- A l’est, de petits massifs cristallins (Le Morvan, le Charolais, le Mâconnais, les monts du Lyonnais et le Vivarais) forment aussi des régions de bocages et de forêts, séparés par des dépressions souvent très industrialisées (tel que les bassins houillers du Creusot ou de St Etienne). Comme dans le Limousin, les garous se rassemblent en septs multi tribaux sur le déclin. Les vampires sont plus abondants, surtout dans la région de St Etienne.

- Au sud, l’Auvergne est défendu par les Cévennes, les grands plateaux calcaires des Causses et la Montagne Noire. Ces régions très isolées sont sous la domination de Seigneurs de l’Ombre garous qui y font régner, malgré la Concorde, quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à un Impergium. Ce pays abrite aussi un sept secret de Griffes Rouges, descendants de l’immigré américain qui fut la Bête du Gévaudan. Les deux tribus sont ici en guerre ouverte l’une contre l’autre depuis toujours. Loin de la société garou, elles vivent en autarcie et selon leurs propres règles. Les étrangers, garous ou non, provoquent la méfiance, sont mis à l’écart et parfois tout bonnement éliminés s’ils deviennent gênants. Les Seigneurs de l’Ombre pensent depuis longtemps que tout le Massif Central et en particulier l’Auvergne, leur revient de droit. Mais la force des Fiannas tient depuis l’antiquité tous leurs plans en échec, ce qui explique une certaine inimitié entre les deux tribus dans cette région du monde.

- Au centre, l’Auvergne est un champ de nodes sur lequel règne sans partage des Fiannas. La région est presque entièrement sous leur domination. Pas une commune qui ne soit le fief d’une meute ou un caern qui ne soit protégé par un sept invincible. Parfaitement intégré dans tous les villages qui cernent les villes, sans se mêler d’une autre politique que celle des communes, les loups-garous dictent leur loi dans la région. Ils sont craints et protégés par les auvergnats d’une manière qui n’est pas sans rappeler l’époque de l’Impergium, même si il n’y a pas de contrôle de la population. Ils ont créés l’identité régionale qui façonnent et protègent l’Auvergne selon les lois de Gaïa. Le Ver s’insinue parfois jusqu’au cœur de la région et la guerre fait rage mais les loups-garous garde toujours l’avantage. Le Ver n’a jamais réussi à prendre pied dans la région. Si les Fiannas sont si puissant ici, c’est certainement lié au nombre et à la force des caerns d’Auvergne qui est exceptionnel par rapport au reste du Monde des Ténèbres.

Chateaubriand écrit à propos de l’Auvergne : « Un pays bien loin, bien loin, où l’on croyait des choses étranges et où l’on pouvait aller qu’avec grand péril ».

L’Auvergne est l’une des 22 régions administratives de France. Elle se divise en 4 départements :

- L’Allier (03) est une partie du pays dit du Bourbonnais et n’a été rattaché à l’ancienne province d’Auvergne que pour des raisons administratives. Ces habitants ne se sentent pas auvergnats et les auvergnats eux-mêmes, trouvent ces gens-là… curieux ! C’est un pays de changelins depuis l’époque gallo-romaine.

- Le Puy-de-Dôme (63) est la partie la plus riche d’Auvergne et la plus peuplée. Le département est, à lui seul, un résumé de toute l’Auvergne. La partie centrale est occupée par l’un des fossés d’effondrement toujours actif du Massif Central, au fond desquels s’étalent des plaines marécageuses fertiles, les Limagnes, qui font du département un grand pays de céréaliers. Une infinité de petites buttes volcaniques, sièges des villes, d’anciens châteaux ou de construction fortifiée (villages, fermes, tours de guet, pigeonniers…), s’élèvent au milieu des marais. Autour, ce sont des pays de plateaux granitiques rudes sur lesquels sont posé des édifices volcaniques tels que le Cézallier, les monts Dore et la légendaire Chaîne des Puys. C’est dans ce département que se tient le centre du pouvoir des garous Fiannas d’Auvergne. Mais le Puy-de-Dôme cache aussi une blessure infectée au cœur même de leur domaine : Clermont-Ferrand, chef-lieu de la région, ville noire, à la fois refuge et prison d’un clan de vampires inconnu dans le reste du Monde des Ténèbres et de laquelle aucun loups-garous n’est jamais revenu vivant…

- Le Cantal (15) et la Haute-Loire (43) sont parmi les départements les plus ruraux et sauvages de France. Ensemble, ils forment ce que l’on appelle la Haute Auvergne ! On dit ironiquement qu’on y trouve plus de vaches que d’hommes. Ils s’étendent sur les plus désolés des plateaux granitiques tel que la Margeride, le plateau de Mille Vaches ou le fameux Gévaudan. Les Fiannas d’Auvergne utilisent cet arrière-pays comme territoire de chasse et de reproduction. Les résultats qu’ils obtiennent avec cette dernière sont exceptionnels par rapport au reste du Monde des Ténèbres. Il n’y a pas de vampire dans ces deux départements et les actions du Ver y sont si vite éliminées qu’on finit parfois par en oublier la guerre.

L’Auvergne abritait au dernier recensement 1 309 000 habitants dont 250 000 à Clermont-Ferrand. La densité de population y est faible, en moyenne de 50 habitants au Km2 (moitié moins que la moyenne national, on a quand même de l’espace !). Elle y est très variable, avec un record de 26 habitants/Km2 dans le Cantal (où la reproduction garou fait souvent des ravages!). La très forte proportion de communes de moins de 500 habitants marque le caractère rural de la région. La moitié des communes auvergnates est classée en zone de montagne. La région compte essentiellement des villes de petite ou de moyenne importance du point de vue démographique, excepté Clermont-Ferrand, sa capitale administrative et économique. Montluçon, Vichy, Moulins, Le Puy, Aurillac, Riom, Cournon, Issoire, Ambert, Saint-Flour, Brioude, Thiers ou Yssingeaux en sont les principales villes. Il y a peu de garous dans les villes comme ailleurs dans le Monde des Ténèbres. Ces derniers se contentent de les cerner depuis les petits villages et les campagnes qui les entourent. Pourtant, toujours à part Clermont, il n’y a pas de nids de vampires et peu de présence déclarée du Ver. Les villes sont des repères d’esprits de la Tisseuse comme ailleurs, ce qui explique certainement que les garous ne s’y sentent pas à l’aise.

L’Auvergne est une terre pauvre qui n’est souvent bonne qu’à l’élevage et victime d’une émigration intense qui vide ses campagnes. La vie y est parfois, aujourd’hui encore, rude et austère…
Tout à la fois sauvage et rurale, difficile d’accès jusqu’à il y a peu, parce que desservie par de mauvaises voies de communication peu engageantes (réseau de petites départementales tortueuses et de chemins communaux mal entretenus), c’est seulement en 1975 que le Conseil Régional lance le plan Massif Central qui déclanche le processus de désenclavement de la région Auvergne et débutent de grands travaux routiers qui seront à l’origine de la A72, la A75 et la N89. Ces routes sont surveillées activement par des guets spirituels asservis aux garous qui signalent rapidement les entrées et les sorties des créatures du Ver ou des vampires. Les ripostes ne se font jamais attendre, même s’il faut pour cela créé le délire sur une autoroute.
L’Auvergne est une zone de montagne, au cœur du Massif Central français, qui s’élèvent en moyenne à 400m au-dessus du niveau de la mer et culmine, au Puy de Sancy, à 1886m. C’est une zone géologiquement active possédant de gigantesques édifices volcaniques endormis et des failles toujours vivantes qui la secouent de temps en temps, comme au XVème siècle, où un tremblement de terre ravagea Clermont. C’est une mine à ciel ouvert pour les minéralogistes. Elle donne, à qui sait les trouver, des fossiles sans prix, des pierres précieuses (saphir, rubis, zircons, topazes…) et semi-précieuses (améthyste dite « pierre d’Auvergne », grenat, zircons…), de toute beauté, desquelles rhabilleurs, druides & dracs savent tirer mille dons. Elle abrite aussi quelques filons secrets d’or, d’argent ou d’uranium mais aussi de l’or des fous en abondance. Enfin elle possède aussi plusieurs gisements de gaz naturels, de charbons, de bitumes et certains le disent, de pétroles. Les roches sont le premier mystère d’Auvergne. Le sous-sol est rempli de changelins cupides, de chimères besogneuses, machines & créatures, et d’esclaves qui font tourner des mines enchantées et produisent des océans de pierres et de métaux précieux. Les trésors sous la montagne dépasse de loin l’imagination d’un être humain et seul un changelin bien inspiré pourrait d’une pensée en faire le tour. Bien sûr ces lieux sont gardés par des gardiens chimériques exceptionnellement vindicatifs et collectionneurs, notamment de scories ou de têtes d’imprudents.

L’Auvergne est donc une zone de relief. La région peut se diviser en deux types de terrains :

- Des plaines marécageuses moites & fertiles dans les bassins d’effondrements des Limagnes qui coupent le Massif Central en deux. Les fantômes, les chimères et les esprits (dont certains flaïels) sont nombreux à hanter ces zones humides qui se nourrissent des égarés. C’est pourtant un territoire garou. On y trouve peu de communauté de changelins mais plutôt des kithains isolés tel que les sorcières (un nouveau kith), qui profitent de la puissante fascination qu’exerce les marais sur les humains.

- De vastes plateaux granitiques, sur lesquels se sont posés de gigantesques boucliers volcaniques (Le Cantal, les Monts Dore et plus modestement la chaîne des Puys !), battus par des vents glacées, frappés par des orages effroyables et creusés par des déluges qui alimentent son réseau hydrographique très dense.

C’est ce derniers qui fait du Massif Central le « château d’eau » de la France et de l’extrême abondance des sources d’origine volcanique qui en jaillissent :

- Des eaux gazeuses qui facilitent la digestion, guérissent la peau ou les yeux mais qui peuvent aussi tuer en douceur dans les grottes ou sur des hectares autour de certains lacs.

- Des salars, saturé par le sel, qui ronge les soubassements des bâtiments et les engloutissent doucement dans les sols argileux des marécages sur lesquels ils ont imprudemment été construits. Ils abritent aussi une faune digne des marais salants méridionaux, étrange au milieu du continent.

- Des sources chaudes jusqu’au plus froid de l’hiver qui sont capables de chauffer des villages et cuire les aliments.

- Des sources froides (des glacières) jusqu’au plus fort de l’été dont certaines faisait de la glace en pleine canicule.

- Des eaux minérales connues ou inconnues aux propriétés exceptionnelles, bonnes ou mauvaises, que les rhabilleurs, les rebouteux de chez nous, utilisent pour soigner des maladies incurables ou pour empoisonner les mauvais payeurs.

D’autres sont encore pétrifiantes, ferrugineuses, radioactives, argenti-, cyani- ou arsenifère voir aurifères… Les sources forment le deuxième mystère de l’Auvergne. Elles sont souvent la demeure d’une nymphe, bonne, mauvaise ou simplement difficile à comprendre qui accorde de grands pouvoirs à leurs eaux.

La région possède un patrimoine naturel tout à fait remarquable par la diversité et la richesse de sa composition. C’est une vraie mosaïque de milieux très divers allant du méditerranéen (sur certains coteaux calcaires) au glaciaire (dans certaines tourbières) en passant par des marais, de la montagne et bien sûr des forêts profondes. Il est parfois possible de passer de l’un à l’autre en faisant quelques pas seulement.
C’est ce qui explique que la diversité de sa faune et sa flore vaut ses sources et ses pierres. La région conserve en effet des espèces que l’on ne trouve plus ailleurs dans le monde.

L’Auvergne est une terre d’élevage. On peut parler de ses Aubracs, les vaches avec de si jolis yeux (qui font dire aux mauvaises langues qu’on entre dans l’Aubrac quand les vaches deviennent plus jolies que les filles), et de ses Salers, la vache rouge qui descend des aurochs. Depuis peu on parle aussi des élevages d’autruches, de lamas, de bisons ou de lapins angoras. Il y a encore l’abeille noire de nos montagnes, besogneuse & un tantinet territoriale, le mouton, le cheval de trait…

La faune sauvage n’est pas en reste : des centaines d’espèces de papillons, d’araignées, d’insectes et d’oiseaux, des lézards, des grenouilles, des crapauds, des salamandres, des couleuvres, des vipères, des buses, des milans, des busards, des cormorans, des chauves-souris, des renards, des cervidés, des sangliers … La liste est sans fin. La région abrite d’ailleurs bien plus d’espèces que n’en admettent les responsables des 2 parcs naturelles de la région. Avec le bon guide, inaccessible au quidam, vous pourrez voir des loups en liberté dans les Bois Noires ou des aires d’aigles royaux dans les monts du Cantal. Peut-être même si vous avez de la chance, vous pourrez vous venter d’avoir observé l’un des derniers spécimen de l’ancêtre de l’ours brun, l’Ursus arvernsis. En ouvrant les yeux, qui sait encore ce que l’on pourra vous montrer…

Aussi divers que les espèces animales, les plantes & les champignons possèdent eux aussi leurs secrets que les anciens connaissent encore. Dans de bonnes mains, elles peuvent soigner ce qui ne se soigne pas, maladies du corps comme du cœur. Mais dans de mauvaises mains, elles peuvent faire plus de mal qu’un coup de fusil. Un tiers seulement des terres de la région est occupé par des routes, des industries, des villes & villages, des jardins, des vergers, des champs de colza, de maïs, de betteraves… qui se concentre d’ailleurs essentiellement dans les plaines de Limagne.Un tiers sont couverte de forêts sombres et humides (de hêtres ou de sapins), ou luxuriantes et impénétrables (de chênes ou de pins). Un tiers est couvert de pâturage, de prairies, de pelouses ou de lieux inaccessibles.

Toutes ces richesses sont d’ailleurs attestées par la présence de nombreuses formes de protection plébiscitée par les garous :

- Des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
- Deux parcs naturels régionaux : le Parc des Volcans d’Auvergne et le Parc du Livradois – Forez couvrant respectivement 27 et 25% du territoire régional.

La qualité de l’air ne pose pas de problèmes majeurs en Auvergne. De plus, l’emprise de la forêt est un atout pour la lutte contre l’effet de serre. La part de la production d’énergie dans la production national est non négligeable. On constate tout d’abord, l’absence de centrale nucléaire dans la région et l’importance du parc de barrages que les reliefs ont permis d’installer. La part des énergies renouvelables est assez importante (3,3 % de la production nationale), essentiellement concentrée autour du bois et, depuis peu, autour du vents avec des parcs éoliennes. Les pires formes du Ver n’ont donc que peu de prises sur les terres d’Auvergne. C’est en fait plutôt l’étau de la Tisseuse qui se resserre insidieusement sur elles depuis l’érection du canevas sur le Puy de Dôme dans les années 60.