On the road again

Meave ouvrit les yeux. Les gens la croisaient, ombres fantomatiques, sans la voir. Une tête hirsute et passablement crasseuse était penchée au-dessus d’elle.
Elle n'avait strictement aucune idée de ce qu'elle faisait là.

« Hé ben alors p’tite mam’zelle, ça s’réveille ? C’est qu’vous m’avez foutu la trouille à tomber comme ça… un peu d’chauffe-boyaux, mam’zelle ? »

L’adolescente fixa le clochard pendant une dizaine de secondes, avant que son petit cerveau embrumé ne décode ce qu’il venait de dire.

« Heu… Non, non merci, ça ira. »

Péniblement, elle se releva du tas de cartons… chiffons… ordures diverses sur lequel on l’avait visiblement couchée avec attention. D’ordinaire, la perspective d’avoir été manipulée par les mains tâchées et les petits doigts tordus du vieillard l’aurait répugné, mais étrangement, ce qui l’affectait le plus en ce lieu était l’odeur – l’odeur de saleté, l’odeur de pourriture, l’odeur de mort. Elle n’avait jamais remarqué comment la ville pouvait sentir aussi fort : odeur de pisse, odeur de crotte, odeur de sueur, odeurs chimiques aussi, parfums et déodorants. Le tout lui agressait les narines.
Mais il n’y avait pas que ça. Une étrange douleur, lancinante, au fond de la poitrine, et, Maeve s’en rendit très rapidement compte, encore autre chose. Si se relever de sa « couche » avait été malaisé, se lever tout court fut un calvaire. Les muscles de la jeune fille étaient pleins de courbatures.

« - Vous partez d’ja, mam’zelle ?
- Heu, oui… Merci beaucoup de m’avoir aidée. J’ai que ça sur moi, hein, mais merci quand même, dit-elle en lui refourguant le peu de monnaie qui traînait au fond de ses poches.
- Ah… Ben z’avez les compliments du vieux Jacques. Pis heu… oubliez pas vot’ sac, mam’zelle. »

Elle fit quelques pas, histoire de s’éloigner un peu. L’odeur était moins désagréable près de l’eau, même si celle-ci était énormément polluée. Maeve ignorait royalement dans quel coin de Paris elle se trouvait, mais cela ne lui importait guère. Une seule question importait maintenant : Par quelle mésaventure me suis-je retrouvée allongée sur le tas d’ordures d’un SDF, courbaturée, mes vêtements en piteux état sous le manteau de ma tante et surtout qu’est-ce que son sac fait à mon bras ?

* Use your brain, my dear… use your brain. What happened tonight ? * S’interrogea-t-elle en se penchant vers le fleuve.

Comme si elle avait ouvert la boite de Pandore par ce faisant, un flot d’images l’assaillirent.
Une louve gisant à terre, avec la ferme conviction que c’était sa tante.
La longue attente dans le salon, à fixer l’horloge, sans comprendre ce retard.
Une meute de trois autres loups, mais qui n’en étaient pas vraiment.
Une longue errance à travers les rues.
Une colère, une fureur, une rage.
Une mission à accomplir.
Deux vies qui s’éteignent, une autre qui commence.

Ses parents. Ils étaient morts. Ce souvenir n’était pas le sien, elle le savait, mais elle pouvait distinctement voir leurs deux corps décapités dans leur salon.
Mais elle aussi était morte. D’une certaine manière. Elle avait… elle s’était… « Les légendes sont vraies », lui avait dit sa tante deux ans plutôt. Les légendes étaient vraies. Elle était une louve-garou, et se devait de venger l’honneur familial.
Sa tante. Elle était morte. Maeve se sentait extrêmement triste. Mais ses yeux semblaient avoir trop pleurer, déjà.

Tout lui semblait étrangement plus clair. La douleur de Gaïa. La rébellion de sa tante. Le meurtre de son logeur. Ces phénomènes étranges qui se produisaient, parfois.
Elle avait envie d’hurler, d’hurler à la mort pour tous ces êtres disparus depuis des siècles, ces êtres de la même tribu qu’elle. Elle sentait leur égarement, leur tâtonnement au travers des siècles et se sentit fière de leurs chants.

Mais au fond, elle n’était qu’une gamine perdue sur les quais parisiens, équipée en tout et pour tout d’un sac à main à la mode hippy, d’un vieux manteau sur ses fringues déchirées et d’une irrésistible envie de se réveiller. Sa tante avait parler d'autres garous qui viendraient la chercher... Mais comment la reconnaitraient-ils ? Comment saurait-elle qu'ils étaient bien ses frères ?
Et puis, pourquoi elle ? Elle n'avait rien demandé...

Bon. Ca ne servait à rien de s'appitoyer sur son sort. Ceux qui s'appitoient ne font jamais de beaux poèmes, enfin, si, mais n'est pas Lamartine qui veut.
Même si l'idée de prendre le métro lui paraissait soudainement extrêmement incongrue, il lui fallait agir, rentrer à l'appartement, prendre une douche, se changer et enfin se mettre à la recherche des fameux autres garous. Mais c'étaient des concepts d'humains et la jeune Fianna, guidée par son instinct, se retrouva contre toute attente assise en tailleur par terre, à trier les affaires de feu Creena "Moonlight Song" Connmhaigh.

Ca sentait bon, une odeur de douce pourriture qui venait flatter les narines et qui changeait de toute ces saloperies qui avaient perdu toutes leurs saveurs.
L'individu croupissant dans un coin d'ombre s'en e passa la langue sur les babines. Une langue étonnamment longue et d'un étrange couleur -jaunâtre. Il paraissait satisfait, son sourire laissait apparaître des gencives ensanglantées et couronnées de dents dont le nombre ne semblait pas dépasser le dizaine. Et ce malgré la douleur, l'immonde douleur qui lui donnait envie de s'arracher les os uns à uns.

« Raaaah !!! »

Ce qui ressemblait à première vue à un homme emmitouflé dans un grand manteau à capuche, poussa un cri déchirant. Plus rien d’autre n’importais, rien à foutre si on le prenait pour un poivrot, un dingue ou un clodo. En quelques jours la vie de l’individu était devenu un enfer, il ne sentait plus rien, ne dormais plus, il ne se reconnaissait plus dans un miroir. Ce corps ne semblait plus lui appartenir. Que c’était-il passé pour qu’il en arrive là ? Et puis il y avait ces voix, ces voix qui ne s’arrêtaient jamais. Ah ces voix horribles, il s’en serait troué le crâne pour les faire sortir.
Mais là justement ça allait mieux ; comme une dose de morphine qui fait tout oublier et qui vous fait prendre l’ascenseur jusqu’au septième ciel. Il y avait quelque chose, quelque chose qui paraissait intéresser son corps. Les voix lui disaient d’aller dans un direction, alors il s’y rendait. Les voix disaient qu’elles avaient faim et le pauvre homme aussi la dalle et aller savoir pourquoi mais cette gamine rousse au bord de l’eau paraissait vraiment appétissante. Si ses yeux en pleine dégénérescence ne distinguaient presque plus les couleurs depuis un bon bout de temps, le Fomor était éblouis par la chevelure rousse de la garou. Il ignorait sa nature, les voix ne lui avaient rien dis, mais il se doutait que cette petit n’était pas comme les autres, comme un plat plus épicé…

Un tube de rouge à lèvres, un bracelet de force, un paquet de mouchoir, un pendentif en bois peint, les clefs de l’appartement, une vieille boucle d'oreille et une photo d’elle bébé. Maeve parcouru encore une fois des yeux le triste inventaire des affaires de sa tante. Pas de papiers d’identité, pas de carnet, pas d’indices, rien. La jeune Garou ignorait si elle devait s’étonner de la présence ou de l’absence de toutes ces petites bricoles humaines que les femmes fourrent dans leur sac. Tout cela lui paraissait futile, à présent. Le tube de rouge à lèvres et les mouchoirs, en tout cas. Le bracelet de force et le bijou étaient certainement de fabrication garoue, car leurs motifs, celtiques pour l’un et indiens pour l’autre, éveillaient en elle une certaine affection. Son instinct lui chuchota de les enfiler. Elle obeit.
Sa tante lui avait dit être une Ahroun, ce qui expliquait le bracelet ; quant à l’autre artefact, il devait s’agir du fameux machin Wendigo qui devait la guider dans sa vengeance.
Au fond, maintenant, Maeve comprenait sa tutrice. La ville était une aberration pour ses cinq sens et ne développait en elle qu’une seule envie : partir, avec le minimum nécessaire.

La jeune fille en était à ce point précis de ses réflexions lorsqu’un cri fendit l’air derrière elle. Bien plus vite qu’elle ne l’aurait fait avant sa transformation, elle se retourna vers la source du hurlement. Il s’agissait d’un individu assez éloigné d’elle, en fait, mais les ondes sonores avaient semble-t-il percés ses tympans comme s’il était juste à côté d’elle. Une étrange sensation diffuse s’emparait d’elle. Elle ne pouvait voir ses yeux, mais se sentait observée. Son instinct lui dit : Mauvais.
Maeve refourgua rapidement les affaires de Creena, devenue ses affaires, dans leur sac et se releva, ledit sac sur l’épaule. De toute façon, elle n’avait pas prévu de s’éterniser.
L’homme, enfin, ce qui semblait être un homme, avança. L’odorat de Maeve lui indiqua qu’il puait – encore plus que le poivrot qui l’avait aidée, encore plus que les déchets flottants à la surface de la Seine. La jeune fille ne connaissait pas grand-chose aux ennemis des Garous. Elle savait qu’ils se battaient plus ou contre les vampires, mais ignorait moins l’existence des Fomori.

* OK. Keep cool. C’est juste un mec bizarre… Les vampires ne sortent que la nuit. Peut-être que c’est un autre Garou ? Non… Auntie ne sentait pas comme ça. *

La réflexion lui était venue toute seule. Mais elle était bel et bien persuadée que cet homme n’était pas un de ses frères.
Maeve serra son sac contre elle et lança un regard noir à l’inconnu, avant de reprendre sa route, serrant le fleuve pour éviter les badauds. Il y avait des choses très étranges en ce monde, surtout depuis la nuit dernière, et elle ne tenait pas spécialement à toutes les rencontrer.

Maeve sentit le danger se rapprocher derrière elle et accéléra. Ca commençait vraiment à lui arracher les narines. Et puis elle ne connaissait pas bien cette partie des quais. Elle lâcha un juron.

* J’avais bien besoin de ça… *

Puis, elle eut un haut-le-cœur en sentant l’immonde créature se jeter sur elle. La garou se retourna à temps pour voir la créature l’agripper. Inutile de préciser que ce qu’elle vit la révulsa.
Son cerveau se mit en mode off. Son instinct lui rappela le couteau de cuisine dans sa poche arrière, si il y était encore et si elle arrivait à l’atteindre. Mais il y avait nettement plus urgent.

« GET OFF ! » Hurla-t-elle en tentant de se débarrasser du Fomor par un coup de pied bien placé, alors que ses mains tentaient de faire lâcher prise à ce qui restait de celle de son assaillant.

* My gosh ! This stuff is… *

Comme à chaque fois qu’elle ne réfléchissait plus posément, Maeve pensait en anglais. Elle était répugnée, dégoûtée, horrifiée et révoltée. Une telle abomination ne devait que mourir. Son instinct le lui hurlait, là, au fond de ses entrailles, et la voix de sa tante criait vengeance.

Shit, son couteau avait disparu... Et elle ne pourrait pas le vaincre à main nue. Il devait avoir un moyen… Il y avait… Sa vraie nature. La jeune garou jeta un coup d’œil au SDF. Tant pis. Il était ivre, il croirait avoir rêvé… Et elle n’avait pas le choix.

Ses yeux se fermèrent. Laisser parler l’instinct… Son corps changea. C’était douloureux. Son corps grandit. Son corps devint fort. Son corps devint… glabro.

" You badass thought you were going to beat me up ? You bastard’s gonna… Die. Now.” Dit une voix qui n’était plus la sienne. Et, en hurlant, elle se jeta sur le Fomor. Bien décidée à le déchiqueter.
C'était l'instinct qui avait parlé.

Le fomor ne put esquiver le coup, une fois de plus il fut surpris par la force de son adversaire. Bon sang mais pourquoi devait-il se battre contre "ça". S'il avait été encore humain, le serviteur du Ver serait sans doute mort sur le coup, la nuque brissée sous l'impact. L'espétrance de vie d'un être possédé par des faïels, les esprits corrompus, est faible ; mais l'heure de ce fomor n'était pas encore venue. Il tomba dans un bruit de chair molle.
L’œil du Ver brillait dans le ciel, il scrutait tout, observait ses enfants comme ses adversaires, toute cette ville, cette prison tissé par l'Araignée qui l'avait rendu fou de rage. Et dans cette toile de béton venait de jaillir une source sauvage.

"Garou"

Ce mot avait sonné comme une évidence, et avait claqué tel un fouet dans la tête du Fomor. Même si elle n'était pas très spectaculaire, la vue de la transformation de Maeve lui fit l'effet d'une crise d'allergie. Tout devenait plus clair dans l'esprit embrumé de la créature, ce qu'elle avait face à elle c'était l'ennemi à abattre. C'était son but le formor, instrument du Ver devait détruire la menace garou.
Le fomor poussa un hurlement suraigu, son cri de guerre, ses muscles se contractèrent, ses furoncles explosèrent. La vermine affluait en renfort, surgissant des égouts et des zones d'ombre. Rapidement le sol autour du fomor fut recouvert d'une masse grouillante qui aurait certainement étonné plus d'un entomologiste. Les insectes fidèles à l'esprit de la Corruption étaient venus prêter main forte pour détruire cette tâche du sauvage au milieu de leur territoire.
Sans attendre d'avantage, toutes ces êtres fidèles au Ver chargèrent pour écraser la jeune louve.

La langue du fomor est rugueuse, de se fait elle érafle la peau au moindre contact. La blessure est très superficielle certes, mais c'est sans compter la toxine dont est enduite la langue du fomor. Ce "jus de Ver" comme on l'appelle est un poison violent pour les garous. L'effet est quasi-immédiat, et au bout de quelques minutes la victime ressent des signes de faiblesses, ses capacités de régénération disparaissent et elle finit par s'écrouler et mourir si elle n'est pas soignée.

Et malheureusement pour Dereck, la langue parvint à attendre une de ses cheville et à transmettre son poison...

La rage de la Garou était à son comble. Devoir toucher cette créature la répugnait et lui donnait envie de recracher son dernier repas à chaque seconde. C’était le Mal, c’était la Pourriture, c’était l’Ennemi à Eradiquer. Elle ne voulait plus qu’une chose – le détruire. C’était son devoir, elle le sentait au plus profond d’elle – Maeve devrait détruire cette chose, et penser au reste après.

Un cri interrompit sa hargne. C’était un cri de loup, à ne pas en douter. Elle le sentait au plus profond de ses entrailles. Elle quitta du regard le monstre glapissant et leva la tête vers le nouvel arrivant, son frère garou. Une créature plus grosse et plus forte qu’elle, c’était sûr. Elle n’était passée qu’en Glabro, mais cette chose là devait être le niveau supérieur… Crinos, si les leçons de sa tante lui revenaient bien. La Fianna sentait en lui un feu différent du sien, mais de la même origine. Un feu plus brutal, plus fou, plus bestial, plus violent, mais un feu du Sauvage.
Elle n’eut pas le temps de réagir que l’inconnu attaquait le Fomor, d’une manière brutale et irréfléchie qu’elle jugea avec dédain… Surtout que dans son orgueil irlandais elle avait vu en le Fomor sa proie, sa première proie, et se voyait mal partagé le beau rôle dans le chant à sa gloire qu’elle écrirait sûrement ensuite.

Heureusement pour les projets d’héroïsme de Maeve, la créature évita le Crinos et, sortant une langue visiblement plus dangereuse qu’un fouet, l’attaqua.

* Shit ! If I can’t get closer… How am I gonna go through that ?! *

Il était blessé. Il ne devrait pas survivre longtemps. Bon. Son attention était requise par le Crinos… Tant mieux. Il fallait agir avec discrétion. Maeve prit deux secondes pour remettre sa tignasse en ordre et se mit en action.
Aussi silencieusement qu’elle le pu, la Garou se rapprocha du Fomor qui, tant qu’il était tourné vers Dereck, ne la sentait peut-être pas arriver. Dès qu’elle fut à sa portée, elle frappa, un coup sec et tranchant de ses griffe – elle refusait catégoriquement d’y mettre les crocs – à la base de la nuque…

Un coup raté... Un touchant et déchirant la cheville de Dereck ne faisant qu'ajouter à sa colère. Une langue de chair corrompu qui fouettais l'air ne faisant que renforcer la rage du Garou sans que celui sache que bientot ses forces allait décroitre à cause du poison.

- Je... Vais.... PAS.... TE RATER !!

Chaque mots sortant comme si ils allaient arraché la gorge de Dereck, très lentement en formant ses mots des pensées pouvaient arriver dans le raisonnement de Dereck.

#Fouet.... Attaque à mi distance... Annulé son allonge...#

il n'y avait pas grand choix, balayer la zone devant la chose et forcement on pourra saisir la langue. Dereck se lançat en avant de manière impulsive sans se jeter sur la chose, simplement en battant des bas pour saisir, voir arracher la langue du fomor

* WHAT THE FUCK ?! It should be dead by now ! *

Maeve ne comprenait pas. Le Fomor n’avait pas l’air en point au moment lorsqu’il l’avait attaquée. Elle aurait déjà dû le tuer. Elle était pourtant puissante, un vrai monstre… Elle était la dernière des Connmhaigh, que diable ! Ca n’était pas rien ! Elle était l’héritière de cette sûrement grande lignée, et du plus profond d’une mémoire qui n’était pas la sienne ses ancêtres lui criaient de se battre.

Son ennemi reporta alors son attention sur elle, laissant les insectes attaquer l’autre Garou. Si c’était ça le garou expérimenté venu la chercher, l’irlandaise comprenait pourquoi on disait la Nation Garou en péril. En fait, on ne le lui avait vraiment dit, mais…
Alors qu’elle se rendait soudainement compte de la présence dans sa tête de concepts et d’idées ne lui appartenant pas, en plus de certains souvenirs qu’elle n’avait pas pu vivre, la langue-fouet de la créature s’élança vers elle. Elle l’évita de très peu une fois, mais le retour l’atteint au bras. Un râle de douleur s’étrangla dans sa gorge.

* Merde…*

Elle ne savait pas quoi faire. Elle n’avait pas le temps de réfléchir. Il fallait qu’elle soit plus rapide que lui… plus rapide que le poison, aussi, même si elle en ignorait l’existence et n’en ressentait pas encore les effets, tout lui disait de s’en méfier.

* Si seulement j’avais encore ce foutu couteau… Oh help your daughter mother Gaïa, help your daughter and your son ! *

La Fianna décida de tenter le tout pour le tout. Elle mit en motion sa formidable masse musculaire en prévoyant d’éviter le fouet par tous les moyens possibles, dont se jeter à terre, et attaqua le Fomor de front, tentant de plonger ses griffes une fois pour toute dans le cœur de l’aberration.

Il arrachait les insectes un par un.. l'un après l'autre... de plus en plus lentement mais pas sans force... la tête se faisait lourde sans savoir pourquoi... il ralentissait mais ses idées s'éclairsissait. Dingue ce que le cerveaux marche mieux quand on s'active moins physiquement. Un truc le rendait malade et il se savait sans en expliquer le processus qui restait mystérieux.

Encore un insecte arraché a la peau de sa nuque et lancé vers la Seine... Qu'est ce que... des insectes géant... une femme poilu... et moi... non pas moi même... c'est bras quatre fois trop gros.... se pelage... je susi quelqu'un d'autre... ou alors... peu être moi même et plus encore par delà.

- Saleté...

Un juron qui le rammena à la réalité, une chose le rendait malade... depuis le coup à la cheville a peu près... qu'est ce que c'est... Dereck voulait aider sans savori pourquoi mais là il commençait a ne plus pouvoir faire grand chose... être perdu... comme dans l'obscurité d'une grotte de sa forêt... là ou une présence chaude et rassurante l'avait soigné dans son enfance... il aimerait tant que cette présence soit ici.. là maintenant... Cet esprit gardien, ce qu'il ne savait pas qu'on nommait Totem... l'esprit d'un grand Ours...

Crocs-de-Lumière marchait en compagnie de Danse-avec-le-vent sur les bords de la Seine. Ce dernier stoppa sa marcha soudainement, puis il leva la tête au ciel et renifla l'air ambiant. Il s'écria alors:

"Des frères Garous, tout près!!"

Crocs-de-lumière avait une appréhension, son instinct le titillait. Les loups ont tendance à ressentir les évènements quelques secondes avant qu'ils ne se produisent, ce sixième sens avait sauvé plusieurs fois la vie de Crocs-de-Lumière; désormais il avait une confiance aveugle en lui. Il se mit alors à courir vers le lieu que David lui avait indiqué, laissant celui-ci seul au bord de la Seine...

Après un virage serré, il vit à quelques dizaines de mètres de lui, deux Garous, ses nouveaux frères, en proie avec un ennemi. Celui-ci avait un aspect répugnant, une créature ressemblant à un Homme, quoiqu'elle avait de grosses pustules et une odeur bien différente. Crocs-de-Lumière ferma les yeux, les Garous étaient sa nouvelle tribu et celle-ci était en danger. Il courut alors aussi vite qu'il le put, galopant à quatre pattessur le bitûme humide. Il y a plus dangereux qu'un loup en chasse, c'est un chef de meute défendant sa tribu!! Crocs-de-Lumière prit alors dans sa course une forme hispo, donnant des allures de titan-loup, puis arrivé à quelques mètres de la créature, il sauta à la gorge du Fomor: les crocs prêts à transpercer la jugulaire et les griffes prêtes à déchirer le poitrail...

Danse-avec-le-Vent rejoignit le Lupus qui lui avait brusquement, et sans raison apparente, faussé compagnie.

" Merde je t’avais dis de pas me lâcher d’une semelle ! T’écoutes un peu ce qu’on te dis le corniaud ! Je… oh !"

L’odeur de la pollution n’avait apparemment pas tellement entravé sont odorat. Il y avait là deux autres lycantropes en plus de Crocs-de-Lumière qui arborait fièrement sa forme hispo et à ses pieds un espèce de cadavre pourrissant.
A voir l’état des deux autre, une Fianna (à voir la couleur des cheveux) et un Fils de Fenris (on les reconnaît de loin ces barbares), respectivement en glabro et en crinos, ils avaient dû se battre contre ces chose qui à y regarder de plus prêt était sans doute ce qu’il restait d’un fomor.

Les effets du poison ne se firent pas attendre davantage chez Dereck, il perdit connaissance et s’écroula ; retrouvant sa forme initiale d’homidé. Sa peau à nouveau nue arborait une inquiétante coloration verte foncée par endroit, ses veines ressortaient et il respirait difficilement.
De son côté Maeve paraissait mieux supporter l’attaque venimeuse du fomor. Son épaule était enflée mais grâce à Licorne son organisme combattait la toxine. Régénérant sans cesse au prix de douloureux efforts ses cellules malades. A long terme elle ne tiendrait pas le coup et elle avait autant besoin de soin que son compagnon.

Danse-avec-le-Vent se demanda s’il s’agissait bien des louveteaux qu’il était chargé de ramener au caern. Visiblment ils avaient passé leur épreuve du feu, mais pas sans une certaine casse. Les jeunes garous sont trop rares pour être ainsi sacrifiés.

"Vous êtes de la Feuille Morte ?"