On the road again

Tout s’était passé trop vite. Alors qu’elle chargeait, Maeve avait senti d’autres Garous, à l’odorat. Elle n’avait même pas pu renverser le Fomor, car une violente douleur l’avait prise à l’épaule. Sous le coup, la Fianna s’était écroulée, à genoux, serrant les dents pour ne pas hurler et sa patte libre sur son bras blessé. La douleur lui donnait des visions étranges : sur les reflets de l(eau en contrebas, elle voyait une licorne se débattre. Son cerveau, déjà mis à l’arrière-plan par sa forme Glabro, n’était plus du tout en état de fonctionner. Elle n’avait qu’une envie : s’évanouir. Mais il lui restait encore le Fomor à vaincre…
Alors que sa dernière heure se profilait à l’horizon, un des Garous qu’elle avait senti était venu à leur secours.

Le cadavre vivant et putréfié s’était écroulé à ses pieds, en face d’elle. Le sauveur in-extremis de Dereck et Maeve se trouvait sous forme lupine, et la jeune irlandaise se disait qu’il avait quelque chose de différent d’elle, qui n’était pas qu’une question de tribu, lorsqu’un quatrième larron, visiblement plus expérimenté que les autres, déboula sur scène.

La glabro se forca à respirer, calmement. Elle essaya de reprendre forme humaine – en vain. Qui plus est, elle n’osait même pas imaginer la souffrance qu’aurait engandré une transformation sur son épaule. Un coup d’œil à l’autre Garou lui indiqua qu’il était en très mauvaise posture. Revenu en homidé, il s’était visiblement évanoui et avait besoin de soin.

Et puis il y avait le quatrième, qui lui inspirait une certaine crainte. Enfin, le monstre était mort, c’était l’essentiel, il faudrait juste qu’elle partage la gloire de sa chanson avec quelques personnes.
Les paroles de Danse-avec-le-vent restèrent extrêmement énigmatiques à ses oreilles. Elle songea à se présenter comme la nièce de sa tante, mais au vu de la mort de celle-ci, ça n’était peut-être pas une si bonne idée que ça.

* Holy crap… that hurts… *

Fière même dans l’épreuve, elle releva donc la tête vers l’Enfant de Gaïa et desserra sa mâchoire.

« Non… j’le… connais pas, l’autre, j’ai… été attaquée… ça fait mal… je sais même pas c’que c’est… la Feuille Morte… »

Elle avala sa salive et retenu les larmes qui lui piquaient les yeux.

« Ecoutez, on a besoin de soin… Vous êtes comme nous, non ? Votre… ami… a réglé son compte à la bête, vous savez comment on soigne, non ? S’il vous plait… Aidez moi, aidez nous... »

Crocs-de-Lumière venait d'abattre la créature... Des coups de crocs bien placés, ça ne pardonne pas. Il renifla quelque secondes le Fomor, cette créature n'était pas un fils de Gaïa, non il en était persuadé...

"Mais? Cela voudrait dire que... Non ce ne peut être possible! Comment ont-il pu défier Gaïa et réussir une telle monstruosité?!"

L'Hispo n'en revenait pas, ils avaient osé! Il les haïssait, ces saletés d'humains, les alliés du Ver!

Les deux Garous semblaient souffrir, Crocs-de-Lumière se soucia alors de leur état de santé. Lentement son corps se mit à diminuer de volume, dans un craquement d'os et dans une série de grognements, pour enfin atteindre celui de lupus.
Puis il s'approcha lentement de Maeve et commenca à lui lécher les plaies...

"On soigne comme ça, chez nous."

Admin Nombre de messages : 251 Date d'inscription : 27/05/2006

Ils avaient l’air vraiment perdus… Danse-avec-le-Vent bondit et attrapa le brave lupus au collet.

"Mais arrête ça abruti, tout ce que tu vas réussir à faire , c’est t’empoisonner ! Nan on a pas le choix faut les emmener avec nous. Grand-mère saura quoi faire…"

L’enfant de Gaïa se dirigea vers la carcasse du fomor, et d’un coup de pied le jeta à l’eau. Il valait mieux pas laisser trop d’indices compromettants. Danse-avec-le-Vent ne savait qui étaient ces garous, ni s’ils savaient vraiment contre quoi ils s’étaient battu, en tout cas ils étaient jeunes et en danger, et ça un Enfant de Gaïa ne peut le supporter. Il s’accroupit près de Dereck, il respirait encore mais son poux était faible. Danse-avec-le-Vent entreprit de le porter sur son dos pour le transporter. A l’attention de Maeve, il demanda :

"Il va falloir marcher un peu, ça va aller ? On va vous emmener en forêt, là il y aura quelqu’un pour vous soigner… et peut-être même un peu plus… "

Il commença à avancer. Ce Fils de Fenris pesait son poids, mais ils devaient faire vite. Danse-avec-le-Vent sentait l’œil du Ver dans son dos qui les observait et ne tarderait sûrement pas à réagir.

"Allez le loup passe devant, mais d’actes irréfléchies cette fois !"

Maeve se retenait de gémir. Elle n’avait jamais eu aussi mal de sa vie, même lorsque sa tante avait essayé de doubler un chauffard et qu’elles avaient toutes les deux finies à l’hôpital, bras cassé pour Creena et jambes fracturées pour elle.
Les évènements commencèrent à s’embrouiller, et ses yeux à voir flou. Il y avait urgence.

Elle n’avait pas eu le temps de prévenir le lupus des risques probables de contagieux que le dernier arrivant l’avait retenu. C’était tant mieux, car elle n’était pas en excellent état et Crocs-de-Lumière ne serait sûrement pas de trop pour la porter si elle s’écroulait telle la loque qu’elle était.

Sans réfléchir à ce que Danse-avec-le-vent disait, la jeune Fianna hocha la tête et se releva avec difficulté, tenant toujours son bras blessé de sa patte valide. Elle aurait suivi n’importe quoi qui lui aurait promis de faire arrêter la douleur qui lui brûlait l’épaule.
Dans un éclair de lucidité, elle pensa à prendre son sac, puis une fois celui-ci calé sur son épaule saine, elle suivit l’Enfant de Gaïa.

Crocs-de-Lumière avait cru bien faire en voulant lécher les plaies, mais Danse-avec-le-Vent l'en empêcha. Apparemment le sang de la créature était empoisonné.

*Vraiment, je hais de plus en plus ces villes...*

Puis la troupe décida alors de se mettre en route pour rejoindre la forêt, lieu où Crocs-de-Lumière était totalement à l'aise. Le petit se mit alors en marche, le lupus ouvrant la marche. L'état des deux nouveaux venus n'était pas au mieux, l'un était inconscient tandis que l'autre marchait plus ou moins droit, sentant la fatigue du combat monter... Décidemment, les humains n'étaient pas si impressionants que ça, il n'y avait qu'à les regarder pour savoir qu'un Homme ne savait pas combattre ni chasser...

Crocs-de-Lumière se tourna alors vers Danse-avec-le-Vent:

"Dis, ils font comment pour chasser les humains? Ils doivent bien se nourrir, non?"

Admin Nombre de messages : 251 Date d'inscription : 27/05/2006

"Les humains ne chassent plus depuis longtemps, ils cultivent la terre ou élèvent du bétail. Mais ne te méprend pas petit, les hommes savent se fabriquer des armes pires que les griffes qu’ils n’ont pas."

Le petit groupe atypique avançait dans les rues de la capitale en essayant de se faire remarquer le moins possible. Heureusement à cette heure de la nuit, la plupart des gens dort sans se douter des conflits et des intrigues qui se trament parfois juste sous leur nez mais toujours camouflées avec le plus grand soin.

Une fois de plus, toute trace des évènements sur les quais avait disparu. Mais une paire d’yeux avait observé la scène de loin. Une fois les garous partis, la personne s’avança à jusqu’à l’endroit où était tombé le cadavre du fomor avant qu’il ne soit balancé à l’eau. Elle prit son téléphone et prononça quelques mots :

"La barre vitaminée a été éliminée… quatre chiens errants…oui monsieur…la fourrière attend… "

[==> Le Conseil des Anciens]