Chapitre 2 "Rue de la Roquette"

"Et meeeerde !!"

Sethrus ne comprenait rien à ce qu'il se passait, il ne savait pas pourquoi la meute devait tout à coup se retrouver dans un endroit pareil et il ne voulait surtout pas savoir comment Murphy s'était arrangé pour faire un tel boucan. C’était pas possible d'être empoté à ce point là ! Evidemment les militaires n'étaient souvent pas des flèches mais ils étaient loin d'être sourds. Et en voilà deux qui se ramènent...
Le Rongeur d'Os ne put s'empêcher de pester à mi-voix.

"P'tain mais qu'est ce que je fais là moi...?"

Bien sûr Cerf s'était fait la malle. Sethrus le savait, on ne pouvait jamais à ce fier à ses êtres à l'esprit tordu. On avait beau leur prêter serment et leur faire des offrandes, les esprits n'en faisaient qu'à leur tête.
Le Rongeur d'Os vit son comparse Fianna se cacher et reçu l'ordre de Lily de faire de même pendant qu'elle semblait vouloir détourner l'attention des deux types en treillis. Pourquoi pas après tout, au point où on en était. Sethrus se cacha donc derrière la baraque, dans l’ombre en attendant le moment d’agir pendant que la Furie faisait son petit numéro.

- Hé ! Michel matte un peu ça !

- Deuxième classe Laverdure, dois-je vous rappeler que…

Les deux militaires en ronde venaient d’apercevoir la jeune femme qui se trouvait mystérieusement dans la caserne. Sa présence était pour le moins énigmatique. Trop énigmatique et surtout interdite pour le sergent Tanguy qui braqua son arme sur Lily.

- Vous là ! Pas un geste ! Déclinez votre identité, que faites-vous ici ?

- Oh du calme sergent ! Ca m’étonne pas que t’ai aucun succès auprès des gonzesses si tu leur parle comme ça…

La deuxième classe Laverdure s’approcha de la jeune femme en essayant d’avoir l’air le plus sympathique possible. Il n’avait pas vraiment plus de succès auprès de la gente féminine que son supérieur mais comme sa mère n’avait de lui répéter qu’il était le plus beau des bébés, cela suffisait à lui donner un semblant d’assurance.

- Vous allez bien mademoiselle ? Vous vous êtes fait mal ? Je ne vous ai jamais vu dans le coin ? Vous êtes de la famille du commandant Felh ? dit-il en désigant le bâtiment d'à côté.

- Demande- lui son badge son badge d’accès au lieu de draguer… boulet… ajouta le sergent en rangeant son revolver.

- Ca va j’aillais le faire ! Excusez-le, il vient d’être promu sergent, alors il s’imagine avoir des responsabilités. Je pourrai voir votre badge s’il vous plait?

Le militaire s’était approché et tendait la main vers Lily, il était à présent à moins de deux mètres des trois garous...

Quand les deux compères arrivèrent, elle regretta tout de suite son geste. Mais pourquoi est-ce qu'elle avait sauté en plein milieu pour faire une comédienne, alors qu'elle n'avait aucun talent pour cela. Mais maintenant qu'elle y était jusqu'au cou, elle se concentra un peu sur les paroles des deux larrons, ne cédant pas à la panique. Puis il y avait ses deux frères de meutes non loin, cachés parmi les rondins, caisses.

Ainsi, il y avait un Felh ici. Maintenant ils en avaient le coeur net. Mais assassiner une personne dans une caserne après cet incident n'aller pas être une chose aisée. Mais pour le moment, l'objectif prioritaire est de se sortir de ce pétrin.

Ils lui parlaient, se lançaient des piques entre eux, et elle ne répondait toujours pas. Mais tôt ou tard, elle devrait parler à ses deux hommes en uniformes. Il fallait que sa diversion ne soit pas un échec, pour une fois qu'elle prenait une initiative elle devait la menée à bien.

Il voulait son badge d'accès. Elle eut une idée. Murphy était caché non loin de la dans les rondins. Elle parla, d'une voix pas très clair, pas sure d'elle :

"Oui mon badge... je crois qu'il est tombé dans les rondins..., dit elle après avoir farfouillé dans ses poches."

L'homme tendait la main, et même si elle savait qu'il voulait le badge, elle fit semblant de le prendre pour une aide à se relever.

"Merci, deuxième classe Laverdure lâcha-t-elle dans un souffle en s'emparant de la main de l'homme pour se hisser en faisant peser son poids sur le bras de celui-ci."

Elle planta son regard de chasseuse dans celui du soldat et attendit que l'autre se mette à chercher pendant qu'elle occuper le premier. On remarquera que la Furie Noire n'avait pas lâcher l'homme, elle tenait toujours sa main alors qu'elle était vraiment très proche du visage de celui-ci. Elle espérait que le deuxième se ferait neutraliser par Murphy ou Sethrus en cherchant dans les rondins. Qu'elle serait la surprise quand il apercevrait la bouille de Murphy dans les rondins en cherchant.

Quand à celui qu'elle tenait, il voudrait déjà voir de quoi il retourne, du moins, c'est un peu les coups qu'elle prévue en avance, telle une joueuse d'échec. Maintenant, est ce que tout cela se passera comme elle se l'imagine, le destin le dira...

Le soldat s’avança sans inquiétude, il n’y avait là qu’une pauvre femme. Ce qu’elle faisait là? Peu d’importance pour lui en vérité car changerait-elle la solde qu’il toucherait à la fin du mois, serait-elle la femme de sa vie? Peu probable. Encore un haut gradé qui ne savait pas s’occuper de son épouse. Et on allait encore dire que tout cela était de la faute du bon bidasse, le soldat sans grade important, sans titre ronflant, car toute la force du plus gradé que soi reposait ici: il avait toujours raison.

Pourquoi s’interroger, à quoi cela servirait il de remettre tout un monde en question, de critiquer, de proposer, de s’exprimer lorsqu’on peut se contenter d’obéir. Machinalement le soldat fouilla les rondins, sa réactivité aux ordres ayant cru de façon conséquente, il obéissait alors à un ordre implicite de la jeune femme. Mais attention, il ne fallait pas croire qu’il obéissait à tout! Sa femme devait en prendre plein la gueule lorsqu’il rentrait irrité, et le premier jeune con à le regarder de travers se faisait fusiller du regard, on a sa dignité!
Le regard vide il fouillait, déblayait, écartait, tapait du pied. C’est sur, ça allait encore criser là-haut, il faudrait ranger ce merdier et sur que ça ne serait pas le capitaine qui s’en chargerait.

Il ne vit pas la silhouette se lever sans un bruit derrière lui, ni la lame scintillante se dresser d’un air menaçant. La bras hésitait. Je l’égorge ou je plante la lame dans le dos? La première idée se révélait vraiment trop salissante tandis que la deuxième ne demandait que peu d’efforts, ne faisait presque aucun autre bruit que le corps chutant au sol, ce dernier pouvait être accompagné pour plus de discrétion. Et puis quelques traces de sang, pas plus. La pénétration de l’acier dans la chaire provoquerais une inspiration incontrôlée et sourde suivie de la mort de la victime, tout cela relevait du meurtre chirurgical. Le corps serait ensuite dissimulé dans les caisses et on oublierait vite le sergent mort pour son pays dans l’exercice de ses fonctions.

*c’est parti* se dit le Fianna.

[bon on se permet de griller quelques étapes pour passer à autre chose parce que là ça commence à devenir lassant]

Le jeune sergent n’aura pas eu le temps de profiter de sa promotion bien longtemps. A peine eut-il commencer à subir les effets du délire à la vue d’un monstre poilu armé de crocs démesurés qu’il fût happé par se dernier. Tirer par le bras, celui manqua d’être arraché par la mâchoire du Rongeur d’Os plein de rage. Le pauvre sergent mourut dans un bref cri trop rapidement éteint pour attirer la présence d'autre militaires.
Du côté de Murphy aussi tout se passa comme il l'avait imaginé. Le deuxième classe Laverdure reçu un coup mortel, probablement avant qu'il n'ait eut le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait.
Quelques instants plus tard la menace que représentait les deux militaires en ronde avait été dissimulé derrière quelques caisses. En attendant d'être découverte quelques jours plus tard pas un planton attiré par l'odeur...
Le travail d'équipe avait fonctionné, c'était une première réussite. Lily avait attiré l'attention de la proie pendant que ses deux équipiers avaient fait le sale boulot. Une prochaine fois la jeune Furie ferait peut-être plus...

Cependant les deux trouble fête avaient été d'une certaine utilité, à présent les garous savaient qu'il y avait un Felh à quelques mètre à peine d'eux, dans cette baraque...

Et dans la baraque justement Dereck, toujours au téléphone ne pouvait ne pas avoir entendu la chute des caisses, ni le rugissement. Des bruits, une odeur si particulière qu'il avait déjà rencontré et qu'il reconnaissait instinctivement...

Dereck posa lentement le combiné téléphonique mettant fin à la conversation qu'il menait, une ensemble de bruit dehors avait d'abord attiré son attention sans qu'il décidé de vraiment si intérésser mais un cumul d'odeurs, d'autres bruits... puis deux autres odeurs forte et entétantes...

- Papa... Ecarte toi de la porte, reste de côté... Le ton du jeune homme avait eut quelquechose d'inquiètant, sec et même impérieux.

Des choses comme lui avec une odeur de sang approchait... et c'est pas forcement bon signe dans une caserne.

Lily voulait savoir comment il fallait procéder. pour le Rongeur d'Os toujours en crinos ,et pour qui le goût du sang avait quelque peu tendance à éveiller ses instincts les plus primaires, il n'y avait pas vraiment de choix. La voix grave et inhumaine du garou se fit entendre.

"Marre - On fonce"

La forme guerrière des garous n'est pas la plus pratique pour s'exprimer, mais Murphy et Lily avait très certainement compris le fond de la pensée de Sethrus qui commençait à s'impatienter. La mission n'avait que trop duré pour lui, et si l'objectif ce trouvait juste derrière ce mur, il ne voyait aucune raison de temporiser davantage.
Le Rongeur d'Os éprouvait tout de même un léger doute, comme un mauvais pressentiment. Mais il mis ça sur le compte de la forme crinos, on ne pense pas de la même manière quand on est un monstre de deux mètres. Et d'ailleurs vu cette forme, il valait mieux ne pas trop s'attarder.
Sethrus se rapprocha de la fenêtre par laquelle Lily avait jeté un coup d’œil quelques minutes plus tôt, et en brisa les carreaux sans attendre pour pénétrer dans la baraque.

Le bruit des carreaux cassé sonna comme une alarme dans la tête du jeune Dereck, des loups était là et si leur intention étaient pacifiste ils ne seraient pas entré de cette manière mais l'aurait simplement fait appeller par le garde barrière.

- Papa cache toi ! On dirait que maman avait raison, ils ne sont pas tous du bon côté.

Le sang battait au tempe du jeune homme, l'odeur était des centaines de fois plus intense par le carreaux cassé, sang et fauve. Les choses étaient aggressive et le corps de Dereck réagissais instinctive à une situation dangeureuse, ses épaules s'élargissement tantdis qu'une fine fourrure venais a naitre sur son corps, une forme intermédiaire.. innachevé mais elle était la...

- Qui que vous soyez vous n'êtes pas le bienvenu ici ! Hors de chez moi Danseurs !

Sethrus avait plutôt l'habitude d'exécuter ses missions de façon un peu plus discrète et subtile. Mais la manière dont l'affaire avait traîné en longueur lui avait sérieusement porté sur les nerfs. Trouver un type dont on connait seulement le nom dans une ville de plus de deux millions d'habitants, passait encore, les Rongeurs d'Os étaient plutôt doués pour ça. C'était plutôt le fait de penser que si un esprit loufoque n'était pas intervenu pour les guider, la meute serait encore en train de chercher Mr Felh, qui énervait Seth. Il n'aimait pas passer pour un incompétent, et de toute évidence la meute allait se retrouver avec une réputation de bras cassés si elle rentrait bredouille.

Le Rongeur d'Os sous forme crinos décida donc de se passer les nerfs sur ce qui se trouverait dans cette maison. Et justement il y avait là un jeune homme qui faisait face.

*Danseur ? Il se fout de ma gueule celui-là ?*

Sethrus rugit, exhibant ses crocs (plutôt crasseux certes) et hésita un instant, le type à qui ils devaient faire la peau était sensé être un peu plus vieux quand même. Et les autres ? L’avaient-ils suivi ?

le Fianna avait examiné la scène de loin, tandis qu'il s'abreuvait du sang chaud et vermillon du soldat poignardé. les pulsions de la bete parcourant son corps lui murmurraient de donner libre cour à son instinct. la bouche et le torse maculés de sang, Murphy laissa se dessiner sur son visage déformé un sourire démoniaque. le traqueur tapit en lui prenait les rênes, il le sentait. la force, l'agilité, toutes ces qualités de tueur parouraient chacune de ses cellules, chacun de ses capillaires affluant un sang puissement mutagène vers ses organes. tout se muait dans cette étrange course effrénée dans laquelle s'était lancé son coeur.

quand Murphy se releva, son titanesque corps musculeux était recouvert d'une somptueuse fourrure rousse. ses vetements en charpies tapissaient le sol et, entachant le splendide tableau, le seul vêtement n'ayant pas cédé sous la pression exercée par la masse musculaire était le magnifique caleçon écossais que portait le Fianna. mais l'exaltation de l'instant laissait peu de place pour ce genre de basses considérations matérielles.

franchissant la fenetre sans prêter gare aux éclats qui s'enfonçaient dans sa chair, Murphy alla rejoindre ses congénères.
un filet de bave, le Fianna grogna, dévoilant une série de crocs tranchants dégoutant de sang. l'air menaçant il toisa l'homme qu'ils devaient abattre, tel était ce qu'il avait eu le temps de comprendre durant ce laps de temps. l'odeur d'un autre homme flottait dans la pièce, s'il y était encore il faudrait le tuer aussi.

"nous danseurs? vais te faire chanter..."

tels furent les propos caverneux et éloquents du monstre qui désigna l'abdomen du soldat de sa griffe.
puis, l'oeil clignotant d'une étrange lueur il se détourna vers son frère de meute à qui il fourragea les côtes du coude en gloussant.

"vais te faire chanter! hé hé hé.. elle est bonne!"

des spasmes ideux déformaient la cage thoracique du lycanthrope tandis que celui ci éclatait d'un rire guturale dont les basses firent trembler les murs.

Dereck ne put faire autrement que voir et être ecoeurer par les restes des deux soldats qu'il commençait à bien connaitre. La rage montait lentement en lui au rythme des gouttelettes de sang qui se répandait du bras de Murphy jusqu'au sol.

- Vous avez...

Dereck serra les poings de rage, espérant que son père avait bien put s'éloigner... mais cette pensée s'éloignait autant qu'il ne perçevait presque plus le Crinos qui essayait de faire remarquer sa blague a son comparse.

- C'est ainsi...

Des craquements sourds raisonnait dans tout le corps du jeune homme alors que sa masse allait en grossissant. Ses avants bras se couvrant d'un voile blanc alors que le reste de son corps se couvrait de gris. Les autres Garous ne pouvait pas manquer le craquement des vêtements alors que celui qui avait les reste de la conscience de Dereck achevait de se former.

Un gargouillit incompréhensible jaillit de sa gorge, comme s'il exprimait une pensée tout haut sans pour autant être intélligible.

-mreasa freuaure...

Dereck venait de se blesser lui même sans vraiment s'en rendre compte.. il serai les poings sur ses propres griffes. On avait touché aux siens... Ca n'allait pas se passer si facilement. Ils étaient surement les danseurs, les traître sanguinaires dont sa mère lui avait parler plus tôt au téléphone, pour ceux qui ont fait à ses ancêtres, à sa tribu... et ce qu'ils ont encore fait ce soir... Le sang allait couler, un sang qui demanderai pardon a Gaïa alors qu'il coulerai sur elle et se répandra dans ses entrailles.

- C'est la fin..... du voyage... accueillle les âmes égarées en ton sein... Maman.

Le sang d'une longue lignée de combattant courait dans les veines de Derack, frapper vite et fort, ils sont deux en faces.... un poings écrasant chaque carotide, et ne jamais les laisser reprendre l'avantage... serrer.... serrer.... jusqua ce que leur têtes se détache....

Dereck Fonça sur les deux autres Crinos.

Dereck venait de recevoir une masse innatendue l'ayant plaqué au sol... Génant très génant... Et un hurlement retentit... un appel...

- Ecourté.... on .... m'appelle...

Le Crinos se ramassa sur lui même profitant de son appuis au sol pour propulsée la furie vers ses camarades d'un moulinet de pattes.

- HORS CHEZ MOI !!